– Le développement d’habiletés pratiques est aussi indispensable, par exemple la préparation de l’équipement nécessaires aux visites de ruches, les manipulations d’outils, de l’enfumoir, des cadres et des hausses, les observations qui doivent être faites dans les ruches et leurs interprétations, les interventions nécessaires ou possibles découlant de ces observations, etc. Ces habiletés mettent à contribution tout notre être, la vision, la concentration et l’intelligence, l’odorat, la dextérité manuelle, la force physique, l’ouïe, etc. Il n’y a pas toujours de recette déterminée en apiculture, beaucoup d’interventions se font de façon empirique, par essais-erreurs-ajustements. À notre avis, les habiletés nécessaire à une bonne pratique ne peuvent s’acquérir qu’en accompagnant un apiculteur ou une apicultrice d’expérience, et en ayant un accès à des conseils chaque fois qu’une situation compliquée se présente, à laquelle nous n’avons pas de solution. Tout apiculteur ou apicultrice expérimenté.e vos dira avoir appris d’un.e mentor.
Ce deuxième volet de l’apprentissage de l’apiculture se fait préférablement sous forme de stage chez un apiculteur, un voisin dont la «philosophie» de la pratique apicole sont compatibles avec celles que l’on souhaite développer.
Plusieurs formules de stages à notre rucher sont possibles. Nous n’offrons pas de stage contre rémunération; nous ne voulons pas monétiser les échanges avec nos stagiaires. Nous préférons des échanges de biens ou de services ̶ le meilleur service consistant à apporter des ressources et des compétences utiles sur la ferme. Héberger un stagiaire et montrer en quoi consistent les habiletés pratiques dans les ruches, dans la miellerie (les jardins, la forêt…) nous demande beaucoup de temps. Or le temps est une ressource rare sur une ferme durant la saison des production. Les stages au rucher se font donc en nous donnant du temps ̶ en échange du temps et des connaissances que nous donnons.
La condition clef pour faire un stage au rucher est d’être intéressé.e à apprendre l’apiculture écologique et d’être prêt.e à partager notre vie simple, en rendant de réels services. Nous choisissons généralement des stagiaires qui ont un projet d’apiculture écologique. Nous ne proposons pas de modèle reproductible, notre but est d’inciter chacun à développer son propre modèle de rucher, en fonction du contexte qui est le sien, tout en respectant les abeilles et l’environnement. Les deux principes qui guident notre approche de l’apiculture sont 1. garder toutes nos colonies en vie, en bonne santé et douces, ne jamais sacrifier inutilement d’abeille (nous hivernons généralement 100% de nos ruches, mais nous travaillons plus que la moyenne des apiculteurs pour y parvenir) et 2. optimiser les productions de notre rucher pour pouvoir en vivre (nous produisons généralement deux fois et demie la production moyenne québécoise par ruche), à un faible coût énergétique et en l’écoulant à proximité, en établissant des liens avec les personnes qui consomment nos produits.
Stages longs: Pour un séjour d’une durée minimale d’un mois, préférablement plus, nos stagiaires sont logés et nourris. Ils nous donnent un minimum de 5-6 heures par jour de vrai travail (excluant la participation aux taches ménagères), en échange de l’entrainement au rucher (ainsi qu’en maraichage bio, en petits élevages, en culture de shiitake et plantes médicinales agroforestières, etc.) et de l’accès à nos ressources documentaires. Nous avons de nombreuses demandes et nous vivons avec nos stagiaires une bonne partie du temps; donc nous faisons une sélection rigoureuse. Nous n’hébergeons pas plus qu’une ou deux personnes à la fois ̶ qui doivent faire preuve de maturité et pouvoir travailler de façon autonome. Mieux vaut s’y prendre à l’avance pour ces stages: notre calendrier se remplit rapidement pour toute la saison dès le début du mois de janvier.
Stages courts répartis durant la saison: Il est aussi possible pour quelques personnes de venir passer des périodes de 2-3 jours sur une base régulière, d’avril à octobre, préférablement en milieu de semaine, de façon à apprendre ce qui se fait dans les ruches à différents moments. Ces stagiaires ne sont pas logés (il est possible d’apporter sa tente) et ils doivent contribuer aux repas qui sont partagés. Nous leur demandons un minimum de bases théoriques préalables sur l’apiculture et une contrepartie sous forme de compétences qui sont utiles sur la ferme (incluant par exemple le jardinage, la menuiserie, la mécanique, la coupe de bois, la photographie, la maitrise de logiciels, etc.).
Nos stagiaires peuvent participer aux activités qui se déroulent autour du Rucher, la Journée apicole organisées avec nos amis et voisins débutants en apicultures au début d’août, la démonstration de préparation à l’hivernage (début novembre), ainsi qu’à des ateliers et conférences qui sont régulièrement organisés par divers organismes. Ils repartent bien sûr avec un pot de miel et peuvent aussi récolter produits de la terre que nous avons en surplus.